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Kaoss
10 juillet 2005

La complainte du contribuable

N’être jamais satisfait de sa situation. Si bonne soit-elle. Est-ce là le propre de l’occidental moderne ? Ou est-ce dans notre nature ? J’ai le cul bordé de nouilles : jeune, en pleine forme, une famille adorable, femme, enfant, des amis, une maison, une nouvelle voiture, un lecteur DVD, internet haut débit, etc. Je paye des impôts.

Oui, je paye des impôts et j’en suis heureux. Bien sûr, ça fait toujours un peu mal au moment où l’on voit ce satané fric foutre le camp dans les caisses de l’état. On se dit qu’avec, on aurait pu, je ne sais pas, partir en vacances, ou bien prendre l’option cuir dans l’auto toute neuve.

Combien de nantis, de gens qui ont tout pour être heureux, ai-je entendu se lamenter sur leur triste sort de contribuable ! Parfois ils en sont verts de rage. Et, cerise sur le gâteau, bien sûr, eux n’ont droit à aucune aide ! Toujours les mêmes qui se font entuber, disent-ils. Encore un peu et ils envieraient presque ces heureux chômeurs, Rmistes, Smicards, qui ont la chance, eux, de ne pas payer l’impôt et qui abusent invariablement des aides que leur offre notre charitable société. Mais réveillez-vous merde ! Que vous faudra-t-il de plus pour trouver le bonheur ? Les voir crever de misère, toutes ces feignasses ? Quand comprendrez-vous que vos enfants ne pourront se soustraire indéfiniment aux conséquences de votre individualisme, à ce monde de haine et d’exclusion, à ce monde de loups ?

Non, je ne dis pas qu’il faut tout accepter sans moufter sous prétexte qu’on est moins malheureux qu’un autre. Comme vous, j’aimerais voir mon impôt mieux employé. Oui, il y a des spécialistes de l’abus d’aides sociales, mais ils sont minoritaires : il faut cesser de croire que tous les chômeurs sont des escrocs en puissance. Et même, encore qu’ils le soient, on s’indigne moins d’un patron qui détourne des millions que d’un smicard qui cumule injustement une aide  pour améliorer son quotidien et celui des siens ! Cessez de croire ce qu’on veut vous faire croire.

Il ne s’agit pas de culpabiliser. Il est juste de faire valoir ses droits. Mais avant de vous plaindre, mesurez votre chance, sans quoi, vous pourriez passer à côté du simple bonheur.

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